À l’origine, les élévateurs étaient destinés à faciliter le déplacement des matériaux et matières premières (bois, charbon, ciment, poutres métalliques) dans la construction et les zones portuaires. L’industrie s’est peu à peu emparée de l’élévateur pour le transformer en moyen de transport de personnes pour répondre à l’expansion croissante des villes en verticalité.
Dès 1900, les ascenseurs s’automatisent et rassurent les usagers. Les portes automatisées et le bouton d’arrêt d’urgence dans la cabine apaisent les inquiétudes. Le calcul de l’arrêt de la cabine juste à la hauteur du palier rend l’ascenseur plus rassurant.
De plus, l’amélioration des câbles métalliques a énormément participé à la pérennité de l’ascenseur au cours du 20e siècle.
Elisha Graves Otis (1811-1861) reste l’inventeur de l’ascenseur moderne et sécurisé. Il a libéralisé la production de l’ascenseur dans ses usines et il a facilité leur implantation dans les immeubles des villes américaines qui voyaient là un moyen plus économique pour s’étendre à la verticale plutôt qu’à horizontale.
Il travaillait sans cesse et proposait des avancées majeures dans la vitesse des montées et descentes. En 1907, il fabriqua la première commande collective à bouton poussoir. Il a équipé en ascenseurs le métro de Londres.
Le passage de l’ère hydraulique à l’ère électrique a marqué un tournant décisif avec l’inauguration de l’Empire State Building en 1931. Il restera le plus haut gratte-ciel dans le monde jusqu’en 1970.
Après 1925, la technologie progresse toujours et il est facile de prendre l’ascenseur avec des boutons de commande plus faciles à actionner. Le bouton d’arrêt d’urgence s’améliore et des combinés de téléphone s’implantent dans les cabines pour les passagers en détresse.
Cette période voit une architecture très raffinée s’emparer des cabines et des gaines où l’ébénisterie et le fer forgé décorent à merveille les fabrications dans les immeubles cossus.
Sur le plan technique, la machine s’automatise avec l'enregistrement des commandes. L'ascenseur se développe pour répondre aux exigences d'une urbanisation croissante.
Les entreprises n’hésitent plus à faire construire de hauts immeubles de bureaux pour accueillir leurs employés. Les quartiers résidentiels voient s’élever des immeubles de haut standing.
Jusqu’à cette période, l’ascenseur d’immeubles était réservé à une clientèle fortunée. L’ascenseur n'était pas largement utilisé puisqu’il restait cher. Certains immeubles s’élevaient sans intégrer un ascenseur.
Des systèmes économiques voient alors le jour, les premiers ascenseurs fonctionnant sur batterie utilisent une technologie de relais électromagnétiques. C'est à cette époque que les ascenseurs sont largement développés dans les villes françaises en pleine croissance.
Les principaux fabricants français étaient Otis-Pifre, Roux-Combaluzier, Edoux-Samain, Baudet, Thévenon-Schindler. Ils disposaient de leurs usines et ateliers pour la fabrication et l'installation des machines.
L’urbanisation intensive caractérise cette période avec l’édification de vastes ensembles immobiliers comprenant des structures résidentielles et des bureaux pour lesquels les ascenseurs étaient nécessaires.
La fabrication s’industrialise et se standardise avec le développement de sociétés d'ascenseurs qui s’implantent dans tous les pays du globe. Des entreprises plus petites et moyennes se spécialisent dans la vente et l'installation d'ascenseurs fabriqués en série dans les industries mères.
L'ascenseur présente des temps de production et d'installation plus courts et des coûts réduits. Il devient de plus en plus efficace grâce à l'arrivée de nouvelles avancées technologiques. La manœuvre transistorisée par Roux-Combaluzier en 1967 fait entrer l'ascenseur dans la nouvelle ère électronique.
La conception et la généralisation des portes coulissantes sur les cabines et les paliers sont très appréciées.
Cette période voit l'introduction des microprocesseurs et des ordinateurs qui révolutionnent le fonctionnement des ascenseurs sur le plan de la vitesse de déplacement, de la précision dans le trafic d'arrêt, des alarmes à distance ou de la télésurveillance.
À la fin des années 1980, l'industrie des ascenseurs a intégré les dernières technologies utilisées dans d'autres secteurs industriels. L’électronique de puissance permet le contrôle direct des moteurs à courant alternatif par des variations de fréquence et de tension. Désormais programmables, les ascenseurs offrent plus de confort et sont moins énergivores. Plus spacieux, ils sont accessibles aux personnes âgées et aux fauteuils roulants.
Les ascenseurs panoramiques plébiscités par les architectes apparaissent en façade ou dans les bâtiments ouvrant de nouvelles perspectives à l’architecture urbaine.
L'intérieur des cabines s’agrémente de panneaux de commande, d'éclairage moderne, de décoration plus design. La signalétique s’améliore et des normes se généralisent au grand bonheur des utilisateurs.
Avec les années 2000, les Directives Européennes ouvrent la voie à des conceptions originales couplées aux avancées technologiques permettant des formats plus compacts.
Ainsi, le système de traction d'ascenseur se trouve à l'intérieur de la cage et le local de machinerie se trouve désormais au-dessus de la gaine ou dans un emplacement contigu. Cette ingéniosité réduit le coût de l’ascenseur qui occupe moins de surface.
L’ascenseur intelligent anticipe la gestion du trafic et regroupe les utilisateurs pour une même destination. La surveillance et la sécurité des passagers sont des priorités ainsi que l’accessibilité des personnes à mobilité réduite.
La démarche éco-responsable et le recyclage des installations font partie intégrante du nouvel horizon des innovations de l’ascenseur.
Crédit photo : ETS Menanteau