Les étapes clés de l’invention de l’ascenseur

22 - Décembre - 2022

L’invention de l’ascenseur a contribué à notre mode de vie vertical urbain. Grâce à son perfectionnement continu, les villes ont pu croître autant verticalement qu’horizontalement. Quel serait l’attrait des villes sans l’ascenseur ? L’histoire de cette mécanique est longue et difficile, elle a évolué sur un parcours jalonné d’accidents et de tragédies humaines. Néanmoins, l’invention s’est sans cesse remise en question et elle a appris de ses erreurs. Ces archives historiques, parsemées de dates et d’innovations majeures, résument assez bien l’ingéniosité de ces illustres hommes.

 

Quelques dates d’inventions majeures

Après la conception du monte-charge à vapeur en 1835 en Angleterre, les recherches se sont tournées non plus sur l’élévation des charges dans les ports et les industries, mais plus sur le transport des personnes. Une étape majeure se produit en 1849 avec l’apparition du contrepoids. Ce système a résolu la problématique des accidents tragiques en Europe comme aux États-Unis. Cela a grandement sécurisé les cabines.

Le contrepoids a pallié la limite imposée par les tambours. L’enrouement des câbles de traction était lent à s'automatiser. L’idée est venue de se servir d’une poulie de traction pour contrebalancer le poids de la cabine avec un contrepoids.

Ce système innovant a réduit les à-coups pendant l’élévation et des améliorations ont été portées sur les câbles de traction encore causes d’accidents mortels.

En 1864, l’ingénieur français Léon Édoux a développé le système de l’ascenseur hydraulique. À cette époque, la distribution d'eau urbaine se généralisait et il travaillait sur la pression de l’eau et sa force motrice. Il a eu la fabuleuse idée d’appliquer ses travaux d’hydraulique sur le système de l’ascenseur. Édoux est reconnu comme étant le précurseur du mot ascenseur.

En 1867, il présente publiquement deux premiers ascenseurs hydrauliques à l'exposition de Paris. Les utilisateurs découvrent la vue à une hauteur de 21 mètres du sol. Ces prototypes sont équipés de poulies et de câbles démultipliant le mouvement du piston.

En 1878, l'ascenseur du Trocadéro est construit pour accueillir l'Exposition universelle.

Les ascenseurs électriques ou hydrauliques devenaient une aubaine pour leurs constructeurs. Ils ajoutaient une valeur significative aux bâtiments qui pouvaient additionner plus d’étages.

 

Quelques noms d’inventeurs notoires

Avant 1850, plusieurs ingénieurs travaillaient sur les ruptures de câbles, les problèmes de vitesse et de hauteur consécutivement aux accidents.

C'est l’époque de l’invention révolutionnaire du parachute mis au point par l’ingénieur des mines français, Jean-Baptiste Machecourt en 1845. Ce dispositif mécanique empêchait la cabine de tomber quand le câble de levage se rompait. Les premiers essais concluants ont lieu à la mine de La Machine dans le  département de la Nièvre.

En 1849, le système de sécurité du parachute est amélioré par le chef d'atelier de la mine de charbon d'Anzin, Pierre-Joseph Fontaine qui l’installe et l’utilise avec succès dans la mine de Decize dans le même département.

Grâce à ce succès spectaculaire, l’ascenseur est utilisé au quotidien avec plus de confiance. Entre 1851 et 1859, seules 19 ruptures de câbles sont enregistrées sans aucune perte en vie humaine. Le parachute devient un véritable système de sécurité approuvé par les experts. Il se propage dans toutes les mines européennes.

Les progrès se succèdent et augmentent les performances de l’ascenseur.

En 1850, le New-Yorkais Henry Waterman lance le contrôle de câble en place.

En 1851, George Fox et la société de Boston dévoilent publiquement un système d’auto-verrouillage à vis sans fin pour commander un tambour ou le treuil d‘un ascenseur.

Lors de l'exposition de Londres de 1851, l’industriel américain Elisha Graves Otis présente son procédé mécanique inédit pour empêcher la chute de la cabine lors de la rupture des câbles de traction.

L’inventeur américain profite ensuite de l’exposition de New York qui se tient au Crystal Palace en 1854 pour exposer des ascenseurs utilisés par les visiteurs. Les passagers sont ravis par l’expérience et admettent se sentir en sécurité.

 

L’évolution du système du parachute

Fort de ses premières innovations dans le domaine, l’inventeur américain Elisha Graves Otis fonde en 1850 sa propre compagnie Otis Elevator Company à New York. Il fabrique ses  propres ascenseurs.

En 1853, il met au point son système de parachute dont il va équiper ses ascenseurs qu’il vend aux constructeurs d’immeubles.

Dans son usine, Otis ne cesse d’améliorer ses chaînes de production. À la suite d’accidents d’employés, il réfléchit pour améliorer le fonctionnement de ses monte-charges en implantant un dispositif mécanique de sécurité pour empêcher les chutes de plateaux et d'ouvriers en cas de rupture des câbles. C’est l’invention ou une réinterprétation du parachute de l’inventeur français Jean-Baptiste Machecourt.

Féru de mécanismes techniques, Otis travaille sans cesse sur ses plateformes de chargement et il révise leurs rouages pour les rendre mieux contrôlables.

Otis a d’abord élaboré son propre système de parachute dans ses unités logistiques qui rencontraient des dysfonctionnements sur les plateformes élévatrices servant au stockage vertical de ses machines.

Le 23 mars 1857, l’inventeur présente le premier ascenseur dans un grand magasin de porcelaine et de verrerie françaises E. W. Haughwout et Cie installé sur Broadway à New York. L’ascenseur est une grande attraction : haut de cinq étages avec une capacité de 450 kg, il est mis en mouvement par une machine à vapeur pouvant atteindre la vitesse de 0,20 mètre/seconde.

L’inventeur E. G. Otis décède trois ans après avoir déposé officiellement le brevet du parachute en 1858. Son héritage technique et commercial est alors confié à ses fils Charles et Norton.

Bien que l’idée générale pense que E. G. Otis est le père de l’ascenseur moderne, il est bon d’englober toutes les innovations le concernant comme étant une œuvre collective tous pays confondus.

Les archives françaises montrent bien qu’il y a eu un précurseur français pour l’innovation  majeure du parachute qui est Jean-Baptiste Machecourt en 1845. Il n’a pas voulu déposer de brevet pour son invention.

C’est Pierre-Joseph Fontaine qui a déposé son brevet le 5 octobre 1849 après avoir mis au point une version améliorée du parachute initial.

Grâce à ses hommes, le transport vertical de personnes s’est grandement développé, les villes ont été édifiées et elles ont gagné en croissance fulgurante après cette innovation étonnante.

 

Crédit photo : ETS Menanteau

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