Bien que beaucoup de progrès aient été réalisés ces dernières décennies, les personnes à mobilité réduites rencontrent toujours des difficultés pour se déplacer au quotidien. Que ce soit avec leur véhicule personnel ou dans les transports en commun, certaines personnes avec un handicap trouvent encore très difficile, voire quasiment impossible, de se déplacer d’un point à un autre. Tarifs réduits ou gratuité pour les PMR, accessibilité, places assises réservées… différentes solutions ont été mises en place pour faciliter l’accès au transport des PMR, mais est-ce suffisant ?
La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances prévoyait une accessibilité totale, à tous et à toutes, des lieux publics et transports publics avant 2015. Mais aujourd’hui, force est de constater que les personnes à mobilité réduite ont toujours des difficultés à se déplacer en empruntant certains types de transport. Face à ces difficultés, de nouveaux délais ont été déterminés afin d’améliorer encore les infrastructures de transport. D’ici trois ans, les transports urbains seront totalement accessibles. D’ici six ans, les liaisons interurbaines seront totalement accessibles et d’ici neuf ans, les infrastructures du réseau ferroviaire répondront aux besoins des PMR.
Dans la région Île-de-France, un grand chantier actuellement en cours vise à améliorer, d’ici 2024, l’accessibilité des gares. Aujourd’hui, près de 54 gares sont totalement accessibles aux PMR. D’ici 2024, ce nombre devrait passer à 268. Selon la SNCF, plus de 90% des usagers des trains pourront voyager facilement sur l’ensemble de la région Île-de-France.
Parmi les travaux prévus au sein des gares franciliennes, on peut citer l’installation d’ascenseurs et de tapis roulants dans les gares, des rampes d’accès pour monter dans les transports. Les quais des gares seront rehaussés et les couloirs seront élargis pour permettre le passage, sans problème, d’un fauteuil roulant. Pour les voyageurs aveugles ou sourds, on renforcera la distribution d’informations sonores et visuelles. Des services spécialement réservés aux voyageurs handicapés ont d’ores et déjà été mis en place. Le Pass « Accès Plus Transilien » permet aux PMR d’obtenir l’aide gratuite d’un agent du réseau SNCF sur toute la durée du trajet. Les PMR titulaires d’une carte d’invalidité à 80% peuvent également bénéficier de la garantie assistance et voyage. Si un imprévu survient sur le réseau et empêche le départ du train, l’agent accompagnant se chargera de trouver une solution pour permettre à la personne handicapée d’arriver à destination par un autre moyen. Par le biais de l’application mobile Andilien, les personnes handicapées pourront réserver une aide pour le trajet prévu, afin de voyager en toute sérénité.
La loi de 2005 sur le handicap ne prévoit pas de délai pour les transports publics gérés par la RATP, c’est-à-dire, le métro parisien et francilien. En effet, toutes les lignes de métro ne permettent pas d’effectuer des travaux. Certaines sont bien trop anciennes. En revanche, toutes les stations et lignes de métro qui seront construites à l’avenir seront soumises à une réglementation stricte concernant l’accessibilité des PMR.
Comme à Paris, le réseau lyonnais n’est que partiellement accessible aux PMR, en raison de son ancienneté. En revanche, d’autres grandes villes comme Lille et Toulouse sont dotées d’un réseau de métro plus récent, qui répond parfaitement aux exigences d’accessibilité actuellement en vigueur.
Sur l’ensemble du territoire français, les réseaux de bus sont progressivement rendus accessibles aux PMR, grâce à divers aménagement : des signaux d’information sonore pour les malvoyants, un élargissement des portes pour permettre le passage de fauteuils roulants, l’installation de marches adaptées à l’entrée et la sortie de personnes à mobilité réduite…
Les compagnies aériennes, elles aussi, se mobilisent pour rendre leurs infrastructures plus accessibles aux PMR. Des aménagements et services adaptés sont mis en place pour permettre aux usagers handicapés de voyager plus confortablement. Air France propose diverses aides, qui s’adaptent en fonction du handicap, qui sont détaillées sur son site web.
La MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées) délivre depuis 2017 la CMI (Carte Mobilité Inclusion) qui remplace à la fois la carte d’invalidité, la carte de priorité et la carte de stationnement. Les mentions « invalidité », « priorité pour personnes handicapées » et « stationnement pour personnes handicapées » apparaissent désormais sur la CMI. La CMI aide les personnes handicapées à faire valoir leurs droits dans les transports. Ces droits sont : l’accès aux places assises réservées, des tarifs réduits voire la gratuité mais aussi certains services gratuits offerts par les compagnies de transports (par exemple, l’« Accès Plus Transilien »). Avec la mention « stationnement pour personnes handicapées », les PMR peuvent bénéficier d’un accès gratuit et sans limite de temps aux places de stationnement réservées aux personnes handicapées. Sur certains réseaux de transports publics, la CMI peut donner accès à une carte de transport gratuite : par exemple, le forfait Améthyste de la RATP, rechargeable sur le Pass Navigo. Grâce à ce forfait, les personnes handicapées peuvent se déplacer gratuitement et de manière illimitée sur l’ensemble du réseau de transports publics parisiens, quel que soit le moyen de transport (métro, bus, tramway) et la zone concernée.
En outre, les personnes à mobilité réduite et en perte d’autonomie peuvent bénéficier d’un service de transport spécialisé et personnalisé, en fonction du handicap. Ce service spécialisé permet d’accompagner les PMR dans tous leurs déplacements, qu’il s’agisse du travail, des rendez-vous médicaux ou administratifs et même des loisirs. Il donne la possibilité de participer à des trajets collectifs. Cependant, ces trajets sont bien organisés dans l’objectif de respecter les horaires de toutes les personnes handicapées participantes, tout en réduisant au maximum leur temps passé à bord du transport. Les chauffeurs sont aussi des accompagnateurs professionnels qui ont préalablement reçu une formation spécifique dans l’accompagnement au handicap. Sachez également que l’employeur d’une personne handicapée ou bien son centre de formation peut mettre en place son propre système de transport, qui est totalement adapté au handicap de la personne concernée. Certains ESAT (Etablissements et services d’aide par le travail) ont d’ores et déjà mis en place un système de navettes qui vont se déplacer, matin et soir, entre l’établissement et le domicile de la personne handicapée et en perte d’autonomie.
Enfin, l’employeur d’une personne à mobilité réduite est tenu de prendre en charge une partie des frais si la personne handicapée se rend sur son lieu de travail en transports en commun à ses propres frais. A Paris, c’est déjà le cas pour l’ensemble des salariés, mais c’est d’autant plus important si le salarié est une personne à mobilité réduite.
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